Agroécologie — Vivre en harmonie dans les écosystèmes

Cette page centralise mon projet de recherche et d’expérimentation en agroécologie. Vous pouvez aussi voir tous les autres projets.

En une phrase, ce qui m’intéresse ici, c’est d’explorer “comment vivre en harmonie dans les écosystèmes”.

J’aime la nature luxuriante, la complexité des écosystèmes, les fragiles petites plantules qui germent. Mais, alors que nos écosystèmes s’effondrent un peu partout, impactés par nos activités, alors que l’on met des zones naturelles sous cloche pour les protéger de la destruction humaine, je me demande si l’on ne pourrait pas plutôt faire le contraire : nous réintégrer aux écosystèmes.

Au fond, nous sommes la nature, nous aussi, non ?

À travers la permaculture, les forêts comestibles, les médecines naturelles, les habitats légers et insolites, et tout un tas d’autres pratiques, des humaines et des humains rétablissent leur contact avec la nature, se réensauvagent, se réenchantent, relancent le dialogue avec les écosystèmes.

C’est aussi ce que j’essaie de faire ici !

Voici donc mes travaux de recherche, où je relance le dialogue entre l’écosystème et moi-même, pour mieux nous comprendre ; où j’explore les multiples usages de la forêt, depuis la forêt comestible, jusqu’à la forêt habitat, en passant par la forêt “usine” à biomatériaux, et d’autres usages encore.

En arrière-plan de ce blog, je souhaite développer un jardin-forêt expérimental, précisément pour tenter de combiner au même endroit ces différents usages de la forêt et explorer la vie en harmonie dans les écosystèmes.

1. Mes recherches et expérimentations en agroécologie

Raccourcis vers les 16 articles que j’ai écrit sur l’agroécologie :

Un micro potager sur le toit à Taïwan

Alors que nous habitions en plein milieu de la grande capitale de Taipei avec ma femme Hsiao, nous avons développé un micro-jardin sur le toit de notre immeuble, en utilisant des techniques très simples.

Voilà une bonne façon de nous reconnecter avec la nature, en commençant là où on est.

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Une mini forêt comestible sur votre balcon

Fin 2022, Magali de Vibre Magazine — une plateforme collaborative en ligne pour réinventer notre manière d’être au monde — m’a contacté pour me proposer d’écrire une contribution. J’ai choisi d’écrire une série de 4 articles pour vous inviter à mettre en place votre micro-forêt comestible sur votre balcon.

Si vous aimez l’idée des forêts comestibles mais que vous n’avez pas encore de terrain, je pense qu’expérimenter à toute toute petite échelle peut déjà permettre d’en apprendre énormément.

Dans le premier article de cette série, j’identifie 4 principes écologiques majeurs dans les forêts naturelles, que l’on peut reproduire sur notre balcon : le cycle du carbone, la captation de la lumière, la biodiversité, et les perturbations incessantes.

Réintégrer les animaux domestiques dans les forêts comestibles

En général, les forêts comestibles ne sont pas conçues pour accueillir les animaux, qui pâturent dans des zones séparées.

Pourtant, la forêt peut apporter fraicheur et fourrage, et, en plus des excréments fertilisants, les animaux peuvent nous aider à l’entretien des forêts comestibles. Cela demande tout de même une profonde adaptation du concept et de l’organisation des forêts comestibles, et j’ai commencé à discuter de cela dans mon projet de jardin-forêt expérimental.

Un des aspects qui me parait aussi intéressant, ce sont les avantages que procurent les troupeaux polyspécifiques, c’est-à-dire lorsque différentes espèces pâturent une même parcelle. Par exemple des poules et des chèvres, ou des vaches et des chevaux.

Redécouvrir les légumes pérennes

Mais que planter dans un petit jardin, sur un toit ou sur un balcon ?

Je trouve que les légumes vivaces, ces légumes anciens et oubliés, sont une merveilleuse façon de reproduire à toute petite échelle cet aspect pérenne que l’on retrouve dans les forêts naturelles et que l’on recherche dans les forêts comestibles.

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Que planter dans une micro-forêt de balcon ?

Dans le deuxième article publié sur Vibre Magazine, je propose justement un ensemble de 6 légumes pérennes, ou facile à cultiver, pour lancer une micro-forêt comestible de balcon.

J’explique où se procurer ces légumes et comment les multiplier, comme pour le bouturage de la patate douce sur cette photo.

Comment faire pousser des objets dans le potager ?

Cette toute petite bouteille de 4,5 cm de large et 10 cm de haut, aux formes si sophistiquées, est une gourde, un fruit de la famille des courges, qui s’est développée dans un moule.

Me croyez-vous ?

En y réfléchissant, sur un balcon, dans un potager, une ferme en permaculture, ou même une forêt comestible, n’est-il pas tout naturel de faire pousser ses propres objets ?

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Observer sa micro-forêt pousser

Dans le troisième article publié sur Vibre Magazine, je vous invite à observer attentivement votre micro-forêt se développer, ou tout autre petit écosystème si vous n’avez pas de micro-forêt de balcon.

En permaculture, on conseille d’observer le terrain pendant un an avant de commencer à concevoir un projet !

Et en effet, je pense que l’observation permet d’en apprendre énormément, d’en profiter pour se recentrer sur l’ici et maintenant, et de commencer à renouer le dialogue avec l’écosystème.

Comme je l’explique dans l’article, contrairement à l’apparente simplicité du fait d’observer, je vois cela comme un puissant outil philosophique et spirituel.

L’observation des interactions fleurs-insectes sur du niébé au Kenya

Lors d’un stage de 5 mois au Kenya sur une station expérimetale en agronomie, j’ai pris le temps d’observer les interactions entre les fleurs de niébé et les insectes, tous les matins.

Si je n’avais pas pris ce temps d’observation, je serais sans aucun doute passé à côté de cette enchevêtrement complexe d’interactions épiques qui m’en ont appris beaucoup !

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Les glands et leur germination. Une exploration contemplative

Parfois, l’observation précise, en naturaliste, peut amener à la contemplation, à la poésie et la philosophie, devant la beauté et la complexité de la nature.

Comme lorsque, plus tard, je me suis amusé à observer la germination des glands de chêne à l’automne…

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Comment travailler avec les escargots et les limaces (plutôt que contre) ?

Mais en continuant d’observer intensément, on peut aussi faire émerger une compréhension nouvelle de l’écosystème, directement utile pour ajuster nos pratiques…

Depuis quelques années, lorsque je remarque que des escargots ou des limaces commencent à grignoter mes légumes, je reste équanime.

Alors que je les observe grimper, saliver, croquer, mes mains se mettent à trembler. Devrais-je les capturer, une par une, pour nourrir les poules ?

Mais au lieu de cela, je ne bouge pas. Je reste équanime. Et j’observe ce qui se passe vraiment derrière les apparences…

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Ce que les plantes invasives peuvent nous enseigner…

De même que les escargots et les limaces peuvent sembler travailler contre nous, les plantes invasives sont aussi souvent montrées du doigt.

Pourtant, dans cet article où je prends le bambou pour exemple, au lieu de réagir trop vite, je propose encore une fois de prendre le temps d’observer.

J’invite à essayer de “penser comme un écosystème”, pour approfondir notre compréhension de ce que les plantes invasives ont à nous enseigner.

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Comment travailler avec les arbres pour réguler les herbes folles dans le jardin ?

Dans l’agriculture et le jardinage manuels, le contrôle des “mauvaises herbes”, des herbes folles, peut-être l’une des tâches les plus difficiles et les plus longues.

Il y a longtemps, en naviguant sur internet, je suis tombé sur une technique passionnante — la culture intercalaire d’arbres —, qui vise à utiliser des rangs d’arbres régulièrement taillés, pour contrôler le développement des adventices.

J’explique en détail comment cela fonctionne dans cet article.

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Utiliser des arbres têtards comme ‘murs vivants’ pour créer des structures agroécologiques

En continuant ma réflexion sur l’utilisation d’arbres pour aider à la régulation des herbes folles, j’ai imaginé quelques façons d’utiliser des arbres régulièrement taillés — des trognes —, pour créer des haies vivantes, des murs vivants, des composteurs vivants !

Et si les arbres peuvent devenir des structures architecturales dans le paysage, ne commence-t-on pas à deviner comment on pourrait habiter la forêt sans nuire à l’écosystème, mais bien au contraire, en plantant encore plus d’arbres, en stimulant l’écosystème ?

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Comment cultiver des fraises à 4000 m d’altitude ?

En 2008, je voyage à travers l’Amérique du Sud, quand, à 4000 m d’altitude, dans le haut plateau péruvien où il gèle habituellement pendant la nuit, je tombe sur des fraises…

Comment peut-on faire pousser des fraises à une telle altitude, dans un environnement aussi rigoureux ?

Cette découverte m’a montré que, même dans des conditions difficile, on peut créer des microclimats en utilisant des concepts et des matériaux simples.

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Comment capter et stocker passivement l’eau sur un terrain avec le principe de la ligne-clé ?

Voici aussi une autre façon d’améliorer considérablement les conditions locales pour la culture, en utilisant une technique simple qui respecte l’écosystème — le principe de la ligne-clé.

De nos jours, capter et stocker l’eau semble de plus en plus essentiel pour le jardinage et l’agriculture.

Dans certaines circonstances, le sol lui-même est un excellent réservoir d’eau. Avez-vous déjà vu, par exemple, des arbres rester verts alors que la sécheresse a déjà desséché l’herbe depuis des semaines, voire des mois ? Cela témoigne de la grande quantité d’eau qui peut être stockée dans le sol.

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Comment orchestrer le jardin avec des protéodies ?

Alors que je me promenais dans un vignoble, quelque chose d’étrange attira mon attention.

Des haut-parleurs, reliés à une batterie et à un panneau solaire, qui diffusaient des protéodies, des séquences de sons spécifiques qui stimulent la croissance des pieds de vigne !

Voilà une pratique culturale plutôt inhabituelle, mais qui aide à réaliser jusqu’où on peut aller quand on essaie vraiment de comprendre les écosystèmes, de communiquer avec les plantes.

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Comment fertiliser un jardin avec la méditation ?

Et quand je parle d’observer et de dialoguer avec les écosystèmes et les plantes, vous commencer à voir que ce n’est pas qu’une métaphore !

Un jour, ma grand-mère m’a remis une copie d’un article qu’elle avait trouvé dans un magazine. Ce texte affirmait que certains agriculteurs en Inde méditaient tous les matins dans leurs champs pour augmenter le rendement des cultures.

Augmenter le rendement en utilisant la méditation ? Les méditants matérialisent-ils des nutriments juste avec leur esprit ?

Je ne pouvais pas imaginer comment une telle chose pouvait se produire et je ne savais pas quoi penser…

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2. Mon projet de jardin-forêt expérimental : une forêt aux multiples usages

Derrière les recherches et expérimentations que je partage ci-dessus, je nourris le projet secret de développer un jardin-forêt expérimental, pour tester d’innombrables pratiques culturales insolites, tenter de combiner différents usages dans une même forêt, et ainsi explorer la vie en harmonie dans les écosystèmes. J’ai décrit assez précisément une première version de ce projet dans un article.

Depuis bien longtemps, je garde dans un coin de ma tête les exemples de pratiques culturales insolites que je croise sur ma route et qui m’inspirent. J’ai commencé à les lister dans un article dédié que je mettrai à jour petit à petit. Et je les appliquerai sans doute dans mon projet !

Voici la liste des usages que j’aimerais essayer de combiner dans une même forêt, sur un même terrain. Ce n’est pas vraiment une liste exhaustive. Parfois, je me réveille le matin avec une nouvelle idée !

  • Alimentation : forêt comestible, jardin-forêt, pour l’autonomie alimentaire
  • Forêt médicament : il y a les plantes médicinales, mais il y a aussi la sylvothérapie développée au Japon
  • Fourragère : une forêt comestible qui accueille les animaux domestiques, leur fournissant abri et fourrage
  • Forêt réensauvagée : habitats écologiques pour, non seulement préserver la biodiversité, mais aussi favoriser son développement
  • Habitat : habitats légers, insolites, démontables, mobiles, mais encore plus l’architecture vivante, les habitarbres, ou encore faire pousser directement des structures agroécologiques comme des murets vivants
  • Bio-usine : faire pousser des arbres pour le bois d’œuvre, certes, mais aussi des biomatériaux comme les films de cellulose (kombucha scooby) ou le mycélium de champignon, et surtout, faire pousser des objets directement à partir de gourdes, et même des meubles entiers à partir d’arbres tressés
  • Bioremédiation : j’ai récemment pris conscience qu’il ne suffit plus de limiter l’entrée des pollutions sur un terrain — pollutions sonore, chimique, lumineuse, électromagnétique, etc. —, il faut maintenant se faire aider des arbres, des champignons, des forêts, pour dépolluer et purifier activement ces pollutions accumulées et de plus en plus intenses
  • Accueillir : une forêt ouverte, où l’on grimpe aux arbres et aux accros-branches, un havre de paix où l’on se retire pour méditer pendant 10 jours, un lieu de concerts de musique classique inopinés, au recoin des arbres

On peut imaginer réinventer toutes ces activités pour qu’elles aient besoin des arbres pour se développer, au lieu d’avoir besoin de supprimer les arbres.

Dès lors, notre impact devient positif et on agit d’un seul coup sur tous les enjeux écologiques et agronomiques majeurs. Car planter des arbres et augmenter la biodiversité, c’est automatiquement réguler le climat, augmenter la pluviométrie, dépolluer l’air et l’eau, stocker du carbone, augmenter la fertilité et les rendements, augmenter le bien-être, etc.

Une forêt où l’on vit et où l’on s’amuse en harmonie avec l’écosystème.

C’est magnifique, non ?

Mais je ne crois pas que ce soit si difficile…


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Lénaïc Pardon
Lénaïc Pardon

Je suis une sorte de chercheur-explorateur. Je suis français, introverti et hypersensible. Je donne beaucoup de valeur à la liberté, la créativité et l’altruisme. Je suis curieux sur à peu près tout, mais j’ai une préférence pour les sujets autour de la sobriété volontaire : permaculture, nature, artisanat, autonomie, philosophie, les mystères de la vie… Plus de détails sur mon travail et ma trajectoire >