La dynamique de mon bien-être. Récit d'une analyse

Comment reconquérir ce bonheur perdu ? Il faudrait pour cela que je comprenne ce qui le fait fuir, et ce qui l’attire. Il faudrait devenir un expert dans la maitrise de la dynamique de mon bien-être ! Très bien, alors entamons les recherches.

Dans cet article, extrait de mon livre À la reconquete du bonheur perdu, je commence par identifier les périodes positives de ma vie et je cherche les éventuels facteurs ayant favorisé ces périodes. Je m’attaque ensuite aux périodes négatives.

Intrigué par tous ces hauts et ces bas qui se dévoilent devant moi, je m’interroge : qu’est-ce qui provoque les transitions entre ces périodes ? J’examine les transitions, puis je dessine toute ma vie sur une feuille de papier : les hauts, les bas, les transitions. Surpris, je découvre des motifs qui se reproduisent !

J’en conclue que, jusqu’à maintenant, le contexte a dicté mon bien-être, reproduisant inlassablement des motifs cycliques. Alors, comment sortir du cycle ?

Bonne lecture !


Les périodes positives

Quelle a été, intuitivement, sans trop réfléchir, la meilleure période de ma vie ? Le souvenir le plus lumineux qui me revient à l’esprit est un voyage de quelques mois en Amérique du Sud. Cette période m’évoque une impression globale positive, ensoleillée, agréable ! Je me souviens d’un dynamisme, d’une joie de vivre, de l’humour facile, d’une ouverture vers les autres, et de deux éléments caractéristiques de mes phases positives : une curiosité et une créativité débordantes.

Y a-t-il eu d’autres périodes positives ? Cherchons. Intuitivement, très grossièrement, quatre m’apparaissent : mon CM2, la Terminale, l’Amérique du Sud, et ma tentative de monter un projet d’entreprise sociale. Si j’y regarde de plus près, il semble d’ailleurs qu’en chacune d’elles aient été réunis les mêmes facteurs favorables !

La liberté, d’imaginer, de créer, de m’organiser selon ma volonté. L’harmonie avec un groupe social, me sentir intégré, éthiquement en accord, dans une ambiance bienveillante. Et la présence d’une personne repère, une personne de confiance, pouvoir lui exprimer mes pensées les plus farfelues sans la crainte d’un quelconque jugement.

Étonnant mais vexant : mon bien-être tiendrait-il à si peu de choses ? Dépendrait-il de l’état du monde qui m’entoure plus que de moi-même ? Vérifions.

Les périodes négatives

Si la liberté, l’harmonie et la personne repère constituent bien les facteurs déterminants pour mon bien-être, alors ils doivent être absents des périodes maussades, nuageuses, n’est-ce pas ?

Au collège : perte totale d’autonomie, désaccord avec le système pédagogique, décalage social dans cette usine uniformisante. En classe préparatoire : nouvelle perte de liberté, pas de temps pour laisser libre cours à ma créativité, divergence globale avec les méthodes, mais une personne repère. Dans mon stage au Kenya : intégration sociale si difficile avec les Kenyans, coincé dans un ghetto de touristes blancs, mais survie créative à l’aide d’un blogue. Dans mon stage en Ukraine : absence d’intimité, opposition avec l’absence d’éthique des français en présence, sans réelle personne repère pour exorciser.

Le constat est clair : lorsque sont présents tous les éléments, la période est positive et m’apparaît lumineuse, mais plus ces éléments sont absents, plus elle s’avère morose et m’apparaît sombre et orageuse ! Alors, en période basse, me voilà si mou, si triste, si seul ! Je me replie sur moi-même, plus rien ne m’intéresse, je n’ai même plus d’idées. Et voilà la question du sens de la vie qui revient me hanter !

Les transitions entre ces périodes

Mais alors, comment passer d’une période à l’autre ? Comment remonter la pente ? Quels éléments déclenchent le changement ? Comparons les phases.

Construisons un tableau ! En colonne les périodes, en ligne les éléments qui les caractérisent. Mais définissons précisément le cadre conceptuel ! Je suis un chercheur fou, un individu en quête d’absolu ! Soyons rigoureux, soyons professionnels. Une période est une tranche de vie caractérisée par une relative homogénéité en termes de bien-être. Une transition est le passage d’une période à une autre, une modification du bien-être. Parfait.

Selon ce cadre, ma vie se découpe en 18 périodes, de quelques mois à plusieurs années ! 17 transitions les lient. Regardons-y de plus près. Chaque transition s’accompagne de divers changements : localisation géographique, principales activités, groupe sociaux fréquentés, personne repère. Très intéressant !

Prenons encore plus de recul, lançons le défi : sur une feuille A3, retracer ma vie ! Dessinons une courbe : le temps sur l’axe horizontal, mon bien-être sur l’axe vertical. Cette ligne représentera la dynamique de mon bien-être.

Ça monte, ça descend, ça hésite, ça repart. Quelle drôle d’impression, je peux maintenant englober cette vie d’un seul regard. Cette vie, c’est pour moi l’infiniment grand ! Je la contemple, et j’éprouve pour elle, surpris, de la compassion. Elle a traversé des moments difficiles, elle l’a fait avec dignité, elle s’est peu révoltée.

Oh, mais voilà déjà de nouvelles découvertes !

Des motifs se reproduisent

Quelle est la cause, quel est l’effet ?

Certains rapports de causalité dans mes souvenirs sont en fait inversés dans la réalité ! Moi qui croyais que mes râteaux se trouvaient être la principale cause de certaines crises, l’analyse chronologique me démontre l’inverse, courbe à l’appui ! Ils étaient la conséquence d’une période malheureuse !

Explications. L’absence de facteurs favorables dans l’environnement engendre une crise qui me noie dans une désagréable phase empreinte de tristesse et de solitude. Cette crise me pousse à m’attacher outre mesure à une jeune femme. Mais si ma confiance est faible dans cette période, ma capacité à plaire l’est tout autant. Le mal-être renforce mon incompréhension, ma maladresse.

La situation débouche sur l’inévitable : le râteau. En temps normal ce dernier n’aurait pas provoqué de remous démesurés, mais ma fragilité du moment me fait ressentir très intensément le rejet, et alors, mais seulement alors, par rétroaction la crise est amplifiée ! C’est le coup de grâce, je suis propulsé au fond du gouffre. Point positif, je ne pourrai ensuite que remonter !

La situation, d’après la courbe, s’est reproduite quatre fois. Mortifiant.

5 cycles depuis l’âge de 10 ans

Tiens, voilà une autre observation : je distingue cinq cycles dans la dynamique de mon bien-être, depuis l’âge de 10 ans ! Depuis la fuite de mon bonheur !

Chaque cycle débute par une crise, débouchant sur une période morose. Après quelques mois, le contexte changeant, une transition douce me fait rentrer dans une phase de convalescence. La confiance revient, encore hésitante. Les états émotionnels deviennent de plus en plus positifs, mais la période reste sombre, marquée par des rechutes. Puis, la dynamique repart, la motivation, la créativité, la confiance dans l’avenir, pour déboucher sur une période faste où tous les éléments favorables sont présents.

Et maintenant ?

Et maintenant ? Dans quelle phase me trouvé-je ? Difficile de savoir, je manque de recul pour qu’une impression globale se dessine. Pourtant, par déduction, voici une hypothèse.

C’est la période de convalescence qui correspond le mieux à mon état actuel ! C’est la seule période durant laquelle des sursauts de créativité, couplés au désir d’améliorer ma situation encore fragile, pourraient expliquer que je sois, à cet instant, en train d’analyser cette courbe incongrue en écrivant ces lignes !

Le contexte a dicté mon bien-être. Comment sortir du cycle ?

Ainsi, depuis des temps immémoriaux, aux confins de ma vie sur cette planète, je dois bien admettre que les contextes dans lesquels j’ai évolué ont été déterminants dans la dynamique de mon bien-être !

Peut-être car je suis sensible ? Car j’y suis sensible ? Un contexte m’offrant l’ensemble de mes facteurs favorables suffira à me faire évoluer vers un état lumineux et agréable. L’absence de plusieurs de ces facteurs déséquilibrera mon bien-être, les états émotionnels négatifs devenant plus fréquents. Dans certains cas, ne comprenant pas la menace, j’essayerai de tenir bon, de m’adapter. Pourtant, plus l’effort d’adaptation sera grand, plus douloureuse sera la chute !

Piloter mon bien-être, serait-ce simplement accepter de changer de contexte, lorsque celui-ci m’est défavorable ? Me respecter, au lieu de m’entêter ?

Article publié pour la première fois le 1er juin 2013.

Voudriez-vous lire le livre complet ?

Page de présentation du livre
PDF
12 illustrations
170 pages (28000+ mots)
A5 (14.8 x 21 cm)

Ah, quel malheur ! Je suis si sensible, si vulnérable ! Mais que puis-je faire d’un corps si réactif ? Où est donc passé le mode d’emploi ? Être sensible, cela peut faire souffrir, n’est-ce pas ?

Pourtant, la sensibilité ne serait-elle pas, du même coup, un puissant outil d’évolution ? Un catalyseur de l’ouverture de conscience ? Une porte inattendue vers la vie spirituelle !

Alors, comment faire pour apprivoiser cette sensibilité ? Parviendrai-je un jour à reconquérir le bonheur perdu ? Et peut-être, même, à m’approcher de l’absolu ?


Lénaïc Pardon
Lénaïc Pardon

Je suis une sorte de chercheur-explorateur. Je suis français, introverti et hypersensible. Je donne beaucoup de valeur à la liberté, la créativité et l’altruisme. Je suis curieux sur à peu près tout, mais j’ai une préférence pour les sujets autour de la sobriété volontaire : permaculture, nature, artisanat, autonomie, philosophie, les mystères de la vie… Plus de détails sur mon travail et ma trajectoire >

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